Pantanal, Granada – Nicaragua
“Construire en terre ? Les femmes le peuvent aussi.”
construction de cuisinières écologiques en terre, production d’adobes, enduits muraux en terre
#nicaragua #construction en terre #formation
- 2013 : Formation sur les techniques de construction en terre avec Nadège Quintallet (Habitat-Cité), le collectif Zompopo et Dulce-Maria Guillen (architecte du réseau Pro Terra).
- Formation sur la création de jardins potagers
- Initiation à la peinture décorative
- 2017-2018 : construction de 50 cuisinières écologiques et formation des femmes bénéficiaires (Pantanal et La Laguna, département de Granada – Nicaragua)
- 2014-2018 : participation à la construction de 30 maisons en terre et d’une boulangerie communautaire dans le quartier Pantanal (production d’adobes, réalisation d’enduits muraux)
- Colloque international au Salvador : présentation sur la construction de maisons en terre. En octobre 2018.
- Participation à l’écriture du « Manual de construccion de cocinas ecologicas ». En janvier 2018. (publication en ligne : https://issuu.com/habitat-cite/docs/manual_fogones_impresi_n_issuu)
- Echanges avec les universités nationales la UNI et la UCA (Nicaragua)
- Colloque « Construction sociale et ressources naturelles » à la Casa de la Mujer de Granada : démonstrations sur les enduits et les adobes. En novembre 2011.
- Vidéo Nicaragua : “Construire des cuisinières écologiques en terre” (2017) : interview sur le travail des femmes dans la construction en terre
https://youtu.be/O8lRC6SAyFc - Livre « Construire en terre avec les femmes d’un bidonville » (2018) : témoignage sur les cuisinières écologiques.
J’ai bénéficié d’une formation sur la construction en terre avec Habitat-Cité et la Casa de la Mujer (*). Avec ces organisations, on a construit des maisons dans mon quartier, à Pantanal. C’est comme ça que j’ai commencé à fabriquer des briques d’adobe et faire des enduits.
Pour la construction des cuisines écologiques, j’ai appris avec des femmes de l’association locale Ceprosi. Elles sont venues de Nindiri, près de Masaya, pour nous former.
Normalement, nous les femmes nous cuisinons sur trois petites pierres ou un baril qu’on remplit de terre, avec les pierres au-dessus. Et c’est tout. Alors on respire toutes les fumées et c’est dangereux. Maintenant, avec cette cuisine que nous fabriquons nous-mêmes, on économise du bois, il y a moins de risques d’accidents et on génère moins de fumée.
Il y a des femmes qui sont étonnées et qui nous disent : “Regardez-vous, vous travaillez, vous soulevez ces pierres, vous faites de la construction !” Bien sûr que nous pouvons ! Mais ici les femmes sont habituées à écouter l’homme. C’est l’homme qui décide. Alors nous leur disons “Bien sûr que les femmes le peuvent aussi. Venez et vous pourrez apprendre avec nous. Nous allons vous montrer et vous former”.
Les aides-maçons étaient bien machistes avec nous durant le travail sur les chantiers. Ils nous disaient que nous ne faisions pas le poids face à eux. Moi, je leur démontrais que l’on a autant de force qu’eux. Les chefs de chantier, eux au contraire, nous soutenaient, ils voulaient que l’on apprenne. Ils nous ont enseigné des choses que nous ne savions pas encore faire. C’était passionnant d’apprendre.
Mon compagnon dit que c’est un travail difficile. Moi j’arrive à le faire et ensuite je cuisine et je lave ! Les tâches domestiques que les femmes doivent réaliser ne me plaisent pas, je préfère être sur un chantier que cuisiner !
(*) Maison de la Femme. Lieu d’accueil de AMNLAE Granada : Asociacion de Mujeres Nicaragüenses Luisa Amanda Espinoza